Que faire avec les vieux balcons?

Vos balcons vieillissent et deviennent pénibles à regarder…Vous commencer à avoir des doutes sur leur sécurité… 

Cet article veut vous apporter des outils de réflexion pour faire un choix avisé, car il existe plusieurs solutions possibles. 

Combustible ou non ? 

La première question que vous devez vous posez est la suivante : mon bâtiment possède-t-il une ossature incombustible (en acier ou en béton) ou combustible (en bois) ? 

Si le bâtiment est de catégorie combustible, alors toutes les options sont permises pour le remplacement des surfaces des balcons : bois, fibre de verre, composite, béton léger, aluminium… etc. Par contre, si votre bâtiment est classé dans une catégorie non-combustible selon le code de construction du Québec, alors vous devrez impérativement utiliser des matériaux non combustibles. La logique derrière cette exigence est que le balcon peut servir d’aire de refuge en attendant les pompiers lors d’un incendie. Imaginez que dans une telle situation, il sera préférable que le balcon résiste au feu ! Dans le doute, consultez un professionnel de la construction (architecte, ingénieur ou technologue professionnel). 

D’abord vérifier les supports 

Avant tout travaux de remplacement des dessus de balcons, il vous faut faire vérifier les structures qui les supportent afin d’éviter d’avoir à la renforcer en cours de travaux ou plus tard. 

Ainsi une petite expertise limitée à un plusieurs balcons représentatifs permettra de s’assurer que la structure est pérenne. Il faut faire particulièrement attention aux balcons soutenus par des poutres qui traversent l’enveloppe du bâtiment (balcons de type porte-à-faux) car sous l’action de l’eau à la rencontre du mur extérieur et du bord intérieur du balcon, les éléments porteurs peuvent être pourris ou corrodés. 

Ces éléments porteurs qui se prolongent à l’intérieur des unités d’habitation nécessitent parfois d’ouvrir le plafond des logements pour pouvoir y accéder et les renforcer. La prudence est donc de mise. 

Quel système adopter ? 

Il n’y a pas de système parfait. Il faut donc choisir en toute connaissance des qualités et défauts de chaque système possible. 

Les matériaux combustibles 

Ces matériaux regroupent les planches de bois, de composite bois et plastique, de plastique recyclé, de polychlorure de vinyle (PVC) ainsi que les panneaux de contreplaqué enrobés de fibre de verre. Ils ne peuvent être utilisés que sur des bâtiments de type combustible. 

Le bois 

Le plus ancien des systèmes pour recouvrir un balcon consiste à disposer des planches de pin embouvetées sur la structure et à les peinturer. 

Même si ce système n’est plus très à la mode, il démontre une remarquable longévité, surtout si les planches sont en bois traité et que toutes les extrémités coupées des planches sont enduites de préservatif pour bois avant l’assemblage. 

Après une période de quelques années, le plancher devra être repeint et éventuellement remplacé, car le bois fini par pourrir. Utiliser des planches de cèdre (qui ne pourrissent pas) n’est pas conseillé, car le cèdre est un bois mou qui se marque facilement. 

Fig.1 Planche de pin embouvetée traitée ou non 

Les composites 

Les planches dites composites (telles que les marques Trex, Eon, NewTechWood, Fiberon, Veranda, Leadvision…) ont l’avantage de ne nécessiter que peu d’entretien, mais elles contiennent toutes une quantité de plastique et sont donc classées dans les matériaux combustibles. 

Fig.2 Planches composites de bois et plastique

Les panneaux de fibre de verre 

Extrêmement populaire est le panneau de contreplaqué enrobé de fibre de verre (Fig.3). Il nécessite peu d’entretien même si la surface texturée pour lui donner des vertus antidérapantes s’encrasse assez facilement. 

Fig.3 Contreplaqué enrobé de fibre de verre

Attention !

Par contre, ce type de produit doit faire l’objet d’une inspection annuelle. En effet, il commence généralement à se fissurer sur les rebords, laissant pénétrer l’eau dans l’âme. Après quelques années, le contreplaqué pourri à votre insu et perd sa capacité portante. Dans les cas extrêmes, vous pourriez descendre d’un étage sans l’avoir voulu ! 

Les planches de plastique 

Finalement, plusieurs fabricants proposent des planches composées de plastique recyclé post-consommation ou de polychlorure de vinyle (PVC) (Fig.4): Cascades, Polybois, Camemat,… Ces produits ne peuvent pas être peinturés et sensibles au marquage. 

Attention !

Ce type de produit peut devenir chaud lorsque exposé longtemps au soleil De plus, lorsque mouillé, il est peu antidérapant. 

Fig.4 Planches de plastique recyclé 

Les matériaux incombustibles 

Le fibrociment 

Ces matériaux sont généralement des panneaux de fibrociment légers, imputrescibles et imperméables. Quelques manufacturiers québécois en proposent, tels que Copal et Finex. 

Peu couteux et possédant une bonne longévité, ils ne contiennent pas de fibres de bois ou synthétiques et sont donc résistants au feu. Ils ont l’apparence du béton, ce qui peut s’harmoniser mieux avec certains types de bâtiments. Ils sont faciles à poser et nécessitent peu ou pas d’entretien. Ils sont assez antidérapants. 

Fig.4 Panneaux de béton léger (source : Copal)

Attention !

Ces panneaux doivent être installés en respectant scrupuleusement les instructions de pose des manufacturiers, notamment en ce qui a trait à la pente d’écoulement de l’eau. Si l’eau stagne sur ces panneaux, elle peut entraîner leur défaillance structurale. 

Les planches métalliques 

Cette catégorie regroupe les profilés en aluminium au fini naturel ou imitation de bois tels que fabriqués par Allium. Ces produits sont en général texturés et offrent donc une surface antidérapante. Sans entretien, ils sont plus couteux, mais offrent une excellente durabilité et sont faciles à nettoyer. 

Fig.4 Planches d’aluminium

Les feuilles d’acier striées sont à éviter, car elles s’encrassent, se corrodent et deviennent très chaude l’été. 

Fig.4 À éviter : la plaque striée 

La fixation des garde-corps fragilise les dessus de balcons 

Il faut apporter un soin particulier à la fixation des garde-corps sur la surface des balcons pour éviter de fragiliser les surfaces. 

Zaraté Lavigne propose son expertise-conseil, suivez ce lien pour en savoir plus.


Jean-François Lavigne, Architecte associé chez ZΛRΛTÉ LΛVIGNE Architectes.

©Zaraté + Lavigne Architectes Inc.